Après cette merveilleuse rencontre avec Gonzague, me revoilà dans le salon, aux côtés d'Anne Richard, toujours aussi sollicitée.
La température grimpe en flèche, je continue de m'éventer avec mes marques-pages, mais les lecteurs arrivent de plus en plus et je raconte mes livres, les résume, les dédicace.
Dédicacer sur un salon a quelque chose d'assez routinier, finalement : je répète inlassablement le résumé de chacun de mes romans aux personnes qui s'y intéressent, tout comme j'entends Anne Richard de son côté répéter l'histoire de ses livres-CD. A la fin, si ce n'était notre physique très différent (elle est blonde et trèèès mince et je suis brune et... bon...), je pourrais prendre sa place, tant je connais son laïus par cœur. D'un autre côté, un salon, c'est aussi et surtout des rencontres et malgré ce côté répétitif, il y a ensuite un échange passionnant et, même si les personnes ne prennent pas le livre, une vraie source de plaisir.
Cela dit, il faut tout de même noter quelques questions et remarques singulières :
- Mais c'est vous qui les écrivez, vos livres ? (de mémoire : oui)
- Si j'en prends deux, vous me faites un prix ? (demandez au libraire, le grand monsieur d'un mètre quatre-vingt-dix, tout rouge et énervé, derrière moi)
- C'est autobiographique vos histoires ? (A vous de voir : l'héroïne a 11 ans et est noire, et je suis blanche et un petit peu plus âgée...)
- Est-ce qu'Anne Richard pourrait aussi dédicacer votre livre ? (Euh...)
- Je les prendrai bien, vos livres, mais j'ai peur de trouver des trucs plus intéressants après et de ne plus avoir assez d'argent pour les acheter. (au moins, c'est franc, remarquez!)
- C'est pour quel âge ? - A partir de 8 ans. - Ah , je ne le prendrai pas alors, mon petit fils a 7 ans et demi. (c'est vrai que 6 mois...)
- Non, mais je ne le prends pas parce que je trouve que la couverture est affreuse. D'ailleurs, le titre aussi... (...)(véridique)
etc., etc., etc.
Au bout d'un moment, je constate qu'un peu plus loin dans ma rangée, il y a également un attroupement inhabituel. Pourtant, Anne Richard n'a pas changé de place et est toujours à mes côtés. Y aurait-il une autre célébrité que je n'aurais pas vue (reconnue?) ? Profitant d'une courte pause où mes fans se font moins nombreux, je jette un œil sur les deux femmes qui viennent d'arriver d'une animation. Non, je ne les connais pas, mais la vache, qu'est-ce qu'elles ont comme jeunes lecteurs devant elles. Elles dédicacent frénétiquement, se laissent aussi prendre en photo, et leur public, plutôt jeune adolescent, a l'air particulièrement enthousiaste. Mais voilà qu'un nouveau flux (petit, le flux, mais il ne faut rien négliger) de potentiel lecteur (ben oui, je mets au singulier, parce qu'il n'y en qu'un) se pointe devant mes romans, et je n'ai pas le temps d'en savoir plus sur ce nouveau mystère.
La journée se passe, plutôt bien, si je ne me compare pas à Bernard Werber, Anne Richard, Gonzague Saint Bris ou mes voisines dont le stand ne désemplit pas.
En fin de journée, après avoir bien dédicacé et bien ventilé, un bus nous emmène jusqu'à nos hôtels. Il fait le tour de la ville, dépose quelques auteurs de-ci, de-là puis sort de Montaigu.
Nous voilà dans la campagne vendéenne, et je m'inquiète soudain de savoir où je vais loger. Toujours un peu barbouillée (le car), je constate que nous nous arrêtons en pleine cambrousse, face à un immense terre-plein (probablement un parking géant pour routier) et au fond, une espèce d'hôtel : Bagdad Café.
Je loge (et avec moi quelques autres auteurs) dans l'hôtel de Bagdad café !Impressionnant.
La bonne surprise, c'est que l'intérieur est mieux rangé que le motel du film, et que ce n'est pas une Brenda mal embouchée qui nous reçoit, mais un charmant monsieur.
Ma chambre est immense, et la fenêtre que je m'empresse d'ouvrir (il fait toujours aussi chaud) donne sur les bois et les champs : une aubaine pour la campagnarde que je suis.
Nous avons un peu de temps pour nous détendre et nous préparer pour la soirée de gala où nous sommes invités par l'organisation et le conseil général de Vendée.
Je m'allonge sur le lit avec les pattes en l'air, et prends bien garde de ne pas m'endormir : après toutes ces aventures et la courte nuit précédente, ce n'est pas à exclure.
Une heure plus tard, le même bus vient nous reprendre (vomito...) et j'arrive beaucoup plus fraîche que l'après-midi dans les jardins d'une immense salle des fêtes.
Tout plein de petits fours, de verrines, de mini-assiettes et autres gougères ainsi que des flots de champagne nous attendent.
- Excusez-moi, il y a de la viande dans cette verrine ?
- Oui
- Et dans celle-là ?
- Non, seulement du foie gras.
(je ne relève pas l'incohérence)
- et dans ces petites quiches ?
- Quelques tout petits lardons.
Je me rabats sur les tomates cerise. En plus d'être végétarien, c'est meilleur pour ma ligne.
Dans la foule d'auteurs qui s'agrandit, je reconnais mes amis : Bernard, Gonzague (pas Anne, elle avait une représentation de théâtre à Nantes), et quelques autres (que je persiste à ne pas reconnaître) qui attirent à eux les auteurs moins connus et les élus de la soirée.
Quant à moi, je me mets à discuter avec une de mes voisines de salon, celle qui a eu la foule d'ados en délire toute l'après-midi devant ses romans (que je n'ai pas encore eu l'occasion d'identifier). Belle surprise, Anne (pas Anne Richard, mais une autre. Suivez un peu) et moi accrochons d'un coup. Incroyablement. Et je découvre enfin qu'elle est l'auteur d'Oksa Pollock, série cultissime pour les adolescents, l'équivalent français d'Harry Potter ! Je comprends maintenant les mouvements de foule, glissant indifférents devant mon coin de table vers celui d'Anne Richard ou des deux auteures d'Oksa Pollock.
Anne (Plichota) et moi décidons de dîner ensemble, et nous atterrissons à une table d'auteurs qui ont l'air très en joie. Le champagne, visiblement. Tant qu'on est dans les célébrités, l'une de nos voisines de table se présente : Christine Angot. Les bras m'en tombent, je ne la voyais pas du tout comme ça ! Mais bon, vu que je suis nulle en reconnaissance d'artistes, j'acquiesce poliment et continue de discuter avec Anne. Nous avons du mérite, car Christine Angot et ses amis font un barouf du diable. Moi, de temps à autre, je jette un œil sur elle, mais non, décidément, je ne la reconnais pas. Je n'ose pas faire une recherche Google sur mon portable : on est à table, tout de même.
La soirée se déroule agréablement, un speach du conseiller général, un autre de Françoise Bourdin (la marraine du salon)(que je n'aurais pas reconnue non plus)(je dois avoir un problème), puis un très bon repas (vous auriez un plat sans viande ?), un pianiste que personne n'écoute, Christine Angot qui dit que finalement, elle veut voter Fillon, ses comparses qui se moquent d'elle, un dessert de folie (si !) et hop, la soirée est pliée. Je ne l'ai pas vue passer que notre car arrive pour nous ramener à Bagdad Café.
Une chose est sûre, des fois, dans la vie, il y a des rencontres qui vous marquent, et moi, j'ai adoré partager ces moments avec Anne Plichota.
La nuit à l'hôtel est terrible : énervée, je dors mal et par à-coups.
D'une part parce que j'ai regardé sur mon portable des photos de Christine Angot, et que ce n'était pas du tout la femme de notre table : c'est la meilleure ! Déjà que je n'arrive pas à reconnaître les vraies célébrités, si en plus elles s'amusent à se faire passer pour celles qu'elles ne sont pas, ça ne va pas s'arranger !
Ensuite, parce que mes phases de sommeil sont peuplées de rêves idiots, notamment celui que mon oreiller (les bizarres oreillers d'hôtel !) est en fait une grosse brioche vendéenne.
Au petit matin, je me réveille avec la nuque endolorie et la frustration que mon oreiller ne soit pas réellement comestible.
Une belle journée s'annonce : j'ouvre la fenêtre pour profiter de l'air frais du petit matin à la campagne (il va faire plus chaud aujourd'hui qu'hier), je file sous la douche exiguë à la tuyauterie bruyante, et me prépare à affronter de nouvelles aventures...
La température grimpe en flèche, je continue de m'éventer avec mes marques-pages, mais les lecteurs arrivent de plus en plus et je raconte mes livres, les résume, les dédicace.
Dédicacer sur un salon a quelque chose d'assez routinier, finalement : je répète inlassablement le résumé de chacun de mes romans aux personnes qui s'y intéressent, tout comme j'entends Anne Richard de son côté répéter l'histoire de ses livres-CD. A la fin, si ce n'était notre physique très différent (elle est blonde et trèèès mince et je suis brune et... bon...), je pourrais prendre sa place, tant je connais son laïus par cœur. D'un autre côté, un salon, c'est aussi et surtout des rencontres et malgré ce côté répétitif, il y a ensuite un échange passionnant et, même si les personnes ne prennent pas le livre, une vraie source de plaisir.
Cela dit, il faut tout de même noter quelques questions et remarques singulières :
- Mais c'est vous qui les écrivez, vos livres ? (de mémoire : oui)
- Si j'en prends deux, vous me faites un prix ? (demandez au libraire, le grand monsieur d'un mètre quatre-vingt-dix, tout rouge et énervé, derrière moi)
- C'est autobiographique vos histoires ? (A vous de voir : l'héroïne a 11 ans et est noire, et je suis blanche et un petit peu plus âgée...)
- Est-ce qu'Anne Richard pourrait aussi dédicacer votre livre ? (Euh...)
- Je les prendrai bien, vos livres, mais j'ai peur de trouver des trucs plus intéressants après et de ne plus avoir assez d'argent pour les acheter. (au moins, c'est franc, remarquez!)
- C'est pour quel âge ? - A partir de 8 ans. - Ah , je ne le prendrai pas alors, mon petit fils a 7 ans et demi. (c'est vrai que 6 mois...)
- Non, mais je ne le prends pas parce que je trouve que la couverture est affreuse. D'ailleurs, le titre aussi... (...)(véridique)
etc., etc., etc.
Au bout d'un moment, je constate qu'un peu plus loin dans ma rangée, il y a également un attroupement inhabituel. Pourtant, Anne Richard n'a pas changé de place et est toujours à mes côtés. Y aurait-il une autre célébrité que je n'aurais pas vue (reconnue?) ? Profitant d'une courte pause où mes fans se font moins nombreux, je jette un œil sur les deux femmes qui viennent d'arriver d'une animation. Non, je ne les connais pas, mais la vache, qu'est-ce qu'elles ont comme jeunes lecteurs devant elles. Elles dédicacent frénétiquement, se laissent aussi prendre en photo, et leur public, plutôt jeune adolescent, a l'air particulièrement enthousiaste. Mais voilà qu'un nouveau flux (petit, le flux, mais il ne faut rien négliger) de potentiel lecteur (ben oui, je mets au singulier, parce qu'il n'y en qu'un) se pointe devant mes romans, et je n'ai pas le temps d'en savoir plus sur ce nouveau mystère.
La journée se passe, plutôt bien, si je ne me compare pas à Bernard Werber, Anne Richard, Gonzague Saint Bris ou mes voisines dont le stand ne désemplit pas.
En fin de journée, après avoir bien dédicacé et bien ventilé, un bus nous emmène jusqu'à nos hôtels. Il fait le tour de la ville, dépose quelques auteurs de-ci, de-là puis sort de Montaigu.
Nous voilà dans la campagne vendéenne, et je m'inquiète soudain de savoir où je vais loger. Toujours un peu barbouillée (le car), je constate que nous nous arrêtons en pleine cambrousse, face à un immense terre-plein (probablement un parking géant pour routier) et au fond, une espèce d'hôtel : Bagdad Café.
Je loge (et avec moi quelques autres auteurs) dans l'hôtel de Bagdad café !Impressionnant.
La bonne surprise, c'est que l'intérieur est mieux rangé que le motel du film, et que ce n'est pas une Brenda mal embouchée qui nous reçoit, mais un charmant monsieur.
Ma chambre est immense, et la fenêtre que je m'empresse d'ouvrir (il fait toujours aussi chaud) donne sur les bois et les champs : une aubaine pour la campagnarde que je suis.
Nous avons un peu de temps pour nous détendre et nous préparer pour la soirée de gala où nous sommes invités par l'organisation et le conseil général de Vendée.
Je m'allonge sur le lit avec les pattes en l'air, et prends bien garde de ne pas m'endormir : après toutes ces aventures et la courte nuit précédente, ce n'est pas à exclure.
Une heure plus tard, le même bus vient nous reprendre (vomito...) et j'arrive beaucoup plus fraîche que l'après-midi dans les jardins d'une immense salle des fêtes.
Tout plein de petits fours, de verrines, de mini-assiettes et autres gougères ainsi que des flots de champagne nous attendent.
- Excusez-moi, il y a de la viande dans cette verrine ?
- Oui
- Et dans celle-là ?
- Non, seulement du foie gras.
(je ne relève pas l'incohérence)
- et dans ces petites quiches ?
- Quelques tout petits lardons.
Je me rabats sur les tomates cerise. En plus d'être végétarien, c'est meilleur pour ma ligne.
Dans la foule d'auteurs qui s'agrandit, je reconnais mes amis : Bernard, Gonzague (pas Anne, elle avait une représentation de théâtre à Nantes), et quelques autres (que je persiste à ne pas reconnaître) qui attirent à eux les auteurs moins connus et les élus de la soirée.
Quant à moi, je me mets à discuter avec une de mes voisines de salon, celle qui a eu la foule d'ados en délire toute l'après-midi devant ses romans (que je n'ai pas encore eu l'occasion d'identifier). Belle surprise, Anne (pas Anne Richard, mais une autre. Suivez un peu) et moi accrochons d'un coup. Incroyablement. Et je découvre enfin qu'elle est l'auteur d'Oksa Pollock, série cultissime pour les adolescents, l'équivalent français d'Harry Potter ! Je comprends maintenant les mouvements de foule, glissant indifférents devant mon coin de table vers celui d'Anne Richard ou des deux auteures d'Oksa Pollock.
Anne (Plichota) et moi décidons de dîner ensemble, et nous atterrissons à une table d'auteurs qui ont l'air très en joie. Le champagne, visiblement. Tant qu'on est dans les célébrités, l'une de nos voisines de table se présente : Christine Angot. Les bras m'en tombent, je ne la voyais pas du tout comme ça ! Mais bon, vu que je suis nulle en reconnaissance d'artistes, j'acquiesce poliment et continue de discuter avec Anne. Nous avons du mérite, car Christine Angot et ses amis font un barouf du diable. Moi, de temps à autre, je jette un œil sur elle, mais non, décidément, je ne la reconnais pas. Je n'ose pas faire une recherche Google sur mon portable : on est à table, tout de même.
La soirée se déroule agréablement, un speach du conseiller général, un autre de Françoise Bourdin (la marraine du salon)(que je n'aurais pas reconnue non plus)(je dois avoir un problème), puis un très bon repas (vous auriez un plat sans viande ?), un pianiste que personne n'écoute, Christine Angot qui dit que finalement, elle veut voter Fillon, ses comparses qui se moquent d'elle, un dessert de folie (si !) et hop, la soirée est pliée. Je ne l'ai pas vue passer que notre car arrive pour nous ramener à Bagdad Café.
Une chose est sûre, des fois, dans la vie, il y a des rencontres qui vous marquent, et moi, j'ai adoré partager ces moments avec Anne Plichota.
Cendrine Wolf et Anne Plichota, co-auteures d'Oksa Pollock |
D'une part parce que j'ai regardé sur mon portable des photos de Christine Angot, et que ce n'était pas du tout la femme de notre table : c'est la meilleure ! Déjà que je n'arrive pas à reconnaître les vraies célébrités, si en plus elles s'amusent à se faire passer pour celles qu'elles ne sont pas, ça ne va pas s'arranger !
Ensuite, parce que mes phases de sommeil sont peuplées de rêves idiots, notamment celui que mon oreiller (les bizarres oreillers d'hôtel !) est en fait une grosse brioche vendéenne.
Au petit matin, je me réveille avec la nuque endolorie et la frustration que mon oreiller ne soit pas réellement comestible.
Une belle journée s'annonce : j'ouvre la fenêtre pour profiter de l'air frais du petit matin à la campagne (il va faire plus chaud aujourd'hui qu'hier), je file sous la douche exiguë à la tuyauterie bruyante, et me prépare à affronter de nouvelles aventures...