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Affichage des articles associés au libellé coronavirus

Vis ma vie d'autrice confinée 11

Trop triste quand il ne se passe pas quelque chose d'un peu excitant dans notre quotidien... Mais c'est sans compter sur mon karma-confiné-déglingué : en effet, hier soir, tandis qu'on se remettait de notre panne de voiture (qui faisait suite à notre panne d'électricité, qui elle-même faisait suite à notre panne de chaudière qui elle-même avait engendré une arnaque de 900 €), mon chien Scoubidou n a pas trouvé mieux de se bloquer le dos en courant après le chat des voisins qui était entré dans notre jardin.  De retour à la maison les  "ahouïk ! Ahouïk !"   et les yeux dévastés de Scoubidou nous portent à déduire qu'il s'est coincé le dos et l'arrière-train... Il est tard, les vétérinaires sont fermés, on croise les doigts pour que la nuit soit sereine. Eh bien non (évidemment) : alors que mon mari  retravaille le lendemain matin pour la première fois depuis le confinement et doit se lever à 7heures (finies les grasses mat'), nous enta...

Vis ma vie d'autrice confinée 10

Aujourd'hui, j'ai voulu envoyer une lettre en recommandé par la poste-internet (pour mettre en demeure le réparateur-arnaqueur de ma chaudière... lettre très importante, donc).  Première fois que j'utilise ce service, et dans ma précipitation (mon étourderie, ma bêtise, mon manque d'intelligence, mon...) je me suis emmêlée les pinceaux entre mon adresse pour ouvrir un compte sur le site de la Poste, l'adresse de destinataire et l'adresse d'expéditeur... Et en fait, je me suis envoyé le recommandé à moi-même, mais avec l'adresse du destinataire, depuis l'adresse de celui à qui je veux l'envoyer... 😵 🤪 Vous suivez ? 🤪 🤪 Prise de panique à la lecture du mail récapitulatif (surréaliste), je cherche en urgence le formulaire de réclamation sur le site de la poste, le trouve après 20 minutes de recherche et tente de m'expliquer (pas simple), demandant s'il est possible d'annuler mon envoi (qui n'est peut-être pas envoyé, finaleme...

Vis ma vie d'autrice confinée 9

La résilience Pour mes enfants, être en confinement n'est pas leur première expérience.  Quand elles vivaient en Haïti, toutes petites, elles ne sortaient jamais de leur orphelinat et vivaient entre ses murs. A la différence pres qu elles étaient des dizaines d'enfants confinés ensemble. A dormir à deux dans un lit, à jouer, manger, apprendre, grandir les uns contre les autres. Les uns sur les autres. Un confinement surpeuplé, en fait. C'était un super orphelinat, les enfants étaient bien  nourris, choyés par les nounous et les bénévoles, stimulés, aimés... mais c'était un orphelinat tout de même. C'était quatre hauts murs. C'était toujours les mêmes visages. Le même paysage au dessus des murs épais recouverts de barbelés. Et puis malgré toute l attention qu on leur portait, c'était surtout un confinement dans leur propre tête, sans une maman ou un papa la nuit pour apaiser leurs peurs, pour accompagner leurs maladies infantiles, pour soulager une dou...

Vis ma vie d'autrice confinée 8

Ecrire encore ?  Je ne parviens plus du tout à écrire...  D'une part parce que je passe un temps important à cuisiner, coudre (des masques), téléphoner à mes proches et à mes voisins qui vivent seuls, faire mes courses sur le net (une galère...), faire les devoirs avec mes filles... Pour moi qui suis multitâches, j'aurais pu penser que cette multiplicité d'activités allait me combler... Ca empêche de s'ennuyer, c'est sûr ! Mais il y a aussi autre chose... Ce sentiment dans ma tête, ce deuil collectif qui m'envahit, cette impression ambigue de fin d'un monde et de renaissance, d'individualisme et de solidarité... Mes émotions font l e yoyo, je passe en quelques secondes d'un optimisme dévorant à un pessimisme accablant. Je me sens en pleine empathie avec la terre entière et en même temps j ai envie de me terrer seule avec les miens et ne plus penser à dehors... Mon naturel joyeux prend souvent le dessus et je lui suis reconnaissante d...

Vis ma vie d'autrice confinée 7

Aujourd'hui, c'est vendredi, J11 du confinement. Il y a deux jours, on a appris par des voies toujours un peu nébuleuses que le pic de contagiosité serait atteint ce week-end et la semaine à venir : c'est le moment idéal pour éviter les sorties, les balades du chien, les courses, les tout ! Avant-hier soir, donc, je me suis lancée dans l'aventure en m'inscrivant sur Aupré (pas de pub) - livraison afin de nous déplacer le moins possible et nous faire livrer l'essentiel. Deux heures de connexion, inscription, remplissage virtuel de panier virtuel, remplacement de denrées (ce mot me fait toujours penser à Villeret dans La soupe aux choux) qui étaient en stock 2 minutes avant mais ne le sont plus. Je ne dois pas être seule à avoir eu cette idée. Recherche de créneau de livraison : pas d'ouverture de créneau avant demain soir. Bon. Enervée. Bouffées de chaleur. (joue - front - joue - front) * Mais soit, je reviendrai demain. Je sauvegarde mon panier ...

Vis ma vie d'autrice confinée 5

J5... Je ne sais plus quel jour nous sommes... Ah si ! Samedi ! JOIE !!! Pas de leçons pour mes filles aujourd'hui ! (Il faut suivre le rythme scolaire à la lettre, qu'on nous a dit). Du coup, la pression que je ressens depuis mardi retombe. Cela dit, je réfléchis un peu... m'énerver sur la continuité pédagogique a du bon : pendant ce temps, je pense moins à la situation. Parce que je fais des allergies au calcaire (oui je sais, aucun rapport, mais ça va venir) : quand je prends ma douche, si je me passe le jet d'eau trop longtemps sur le visage, j'ai les joues en feu ! Je le sais, j'ai l'habitude, mais là, allez comprendre, ça me met tous les sens en alerte et je me dis que peut-être, c'est de la fièvre. Je me reprends : soyons raisonnable. Oh la la, j'ai chaud, on pourrait faire cuire un oeuf sur mes joues. Non mais c'est comme d'hab, quoi... Mais c'est pas chaud comme les autres fois, on dirait ! Bref, je passe mo...

Vis ma vie d'autrice confinée 4

Autrice au bord de la crise de nerfs ! Je suis en train d'écrire un manuscrit. Dystopie* à 4 mains avec une super copine. Il est tôt, je me réveille et me retourne dans mon lit, pleine de culpabilité : voilà plusieurs jours que je n'ai pas pu écrire. Mais j'ai de (bonnes) raisons. Mère d'élèves (quasi) parfaite, j'ai utilisé beaucoup de temps et d'énergie, chaque jour de cette distanciation sociale, à ce qui me paraissait la priorité : organiser la continuité pédagogique pour mes filles. Et on peut dire que ça a démarré sur les chapeaux de roues, ne laissant aucune place à la nécessaire adaptation à une situation pour le moins inédite et angoissante. . J'ai la chance d'avoir été enseignante avant d'être autrice, et j'ai pensé que ce petit bagage allait me mettre à l'abri des inquiétudes liées à la pédagogie à distance... Que nenni ! Et je me suis sentie immédiatement et complètement dépassée : deux filles, l'une en cinquième et l...

Vis ma vie d'autrice confinée 3

Confinement J3 (seulement...  :-(  ) Fiche d'activités en technologie à transférer au professeur. Ma fille fait son travail, complète consciencieusement, vient me déranger 25 fois parce qu'elle n'a pas tout compris, retourne terminer sa fiche, me l'apporte à scanner pour le déposer sur le casier de collecte de l'ENT (que j'ai mis trois plombes à trouver hier). J'ouvre mon scanner, dépose la fiche, appuie sur "scanner" sur mon ordi. Rien. Je recommence. Rien. Je débranche le scanner et le rebranche. Recommence. Rien. Je prends une grande inspiration et renvoie gentiment ma fille qui me demande de lui traduire une phrase en espagnol (j'ai fait allemand première langue et anglais en deuxième) en lui braillant que C EST PAS LE MOMENT DE ME FAIRE CHMIRRRR ! Je prends une grande inspiration. Débranche le scanner. Le rebranche. Appuie sur le bouton. Je vous le donne en mille ("rien", pour ceux qu'auraient pas suivi...

Vis ma vie d'autrice confinée 2

Exaspération ! Je n'ai même pas eu le temps d'écrire mon journal tant j'ai été submergée par les problèmes informatiques et par la "continuité pédagogique". Au bout d'un moment, entre la préparation des repas (ben oui, y'en a un de plus puisque d'habitude, c'est cantine, le midi), quelques incursions dans mon propre travail (peu), la sortie du chien, la fabrication de gel hydroalcoolique, les courses pour mes parents, l'impression des autorisations dérogatoires et tout le toutim, je me suis finalement fendue d'une lettre à (la très chouette) professeure principale de ma plus jeune fille : "Chère professeure principale de la classe de ma fille, Je voulais vous faire part de quelques remarques concernant la continuité pédagogique. Sachez tout d'abord que celles-ci ne sont en aucun cas tournées contre les enseignants que j'ai toujours à coeur de défendre (et pour ca...

Vis ma vie d'autrice confinée

Un peu avant... Sidération ! Plus d'école, de collège, de lycée, de fac. Mes filles ont sauté au plafond : - Emmanuel Macron, l'idole des jeunes, de 2 à 20 ans, maman ! - Oui ma chérie. Ne mange pas tant de fromage, s'il te plaît, au cas où… A propos de réserves, on va faire quelques courses. illustration Emilie Angebault Sidération ! Pénurie de PQ. Pénurie de pâtes. Pénurie de riz. (hihi) Les gens s'agglutinent pour faire la queue : y a t il quelque chose qu'ils n'ont pas compris dans la notion de distanciation sociale ? Pas d'équitation, d'escrime, rien : on se prépare… Le calme avant la tempête. Le dimanche, on va voter en se récurant les mains au gel hydroalcoolique. On regarde les autres avec suspicion. Pas de rideaux aux isoloirs qui n'en sont plus (isolés). Le maire, tout rouge (j'espère que ce n'est pas la fièvre), court partout. Je n'aimerais pas être à sa place, c'est une sacrée responsabilité, tout ...