Vis ma vie d'autrice confinée 4

Autrice au bord de la crise de nerfs !

Je suis en train d'écrire un manuscrit.
Dystopie* à 4 mains avec une super copine.
Il est tôt, je me réveille et me retourne dans mon lit, pleine de culpabilité : voilà plusieurs jours que je n'ai pas pu écrire.
Mais j'ai de (bonnes) raisons.
Mère d'élèves (quasi) parfaite, j'ai utilisé beaucoup de temps et d'énergie, chaque jour de cette distanciation sociale, à ce qui me paraissait la priorité : organiser la continuité pédagogique pour mes filles.
Et on peut dire que ça a démarré sur les chapeaux de roues, ne laissant aucune place à la nécessaire adaptation à une situation pour le moins inédite et angoissante.
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J'ai la chance d'avoir été enseignante avant d'être autrice, et j'ai pensé que ce petit bagage allait me mettre à l'abri des inquiétudes liées à la pédagogie à distance... Que nenni ! Et je me suis sentie immédiatement et complètement dépassée : deux filles, l'une en cinquième et l'autre en seconde. Deux plateformes pédagogiques différentes. Mais en fait, non, pas deux, puisque les professeurs (qui font ce qu'ils peuvent, les pauvres, je le sais bien) déposent le contenu de leurs cours dans plusieurs endroits différents : les casiers de collecte, Pronote, le cahier de texte, le CNED, les manuels numériques conseillés... et peut-être même d'autres que je n'ai pas encore découverts...
La multiplicité de ces supports a sacrément ajouté à l'impression d'encombrement mental. Eh ouais, dans ma tête, il y avait : le coronavirus, le confinement, les courses à faire pour nous, les courses à faire pour mes parents, la peur, le stress, les informations que forcément, on regarde/lit/écoute en boucle, la peur, le stress, la peur, le stress...
Avec le recul, j'ai eu l'impression d'une vague scélérate qui nous submergeait. 
Alors mes filles n'ont pas fait la moitié de ce qui leur était demandé.
Mea culpa : en plus de tout le reste, les deux ordinateurs de la maison ont d'abord été pour que mon mari et moi puissions organiser à distance nos vies professionnelles.
Alors, on a pris du retard dans les devoirs.
Alors, les filles (qui sont des élèves sérieuses), ont flippé.
Alors, on a flippé aussi.
Alors, on a été encore plus encombrés mentalement.
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Toutes ces pensées négatives dès le réveil, ce n'est pas bon. Ca fait quatre jours qu'on est en confinement, il faut impérativement si ce n'est s'organiser, du moins prioriser différemment nos activités.
C'est décidé, je vais me lever et vite vite vite monter dans mon bureau pour m'y mettre avant que la smala soit réveillée.
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Bizarre.
J'ai chaud sur une joue.
J'ai une narine bouchée.
Et d'un coup j'éternue.
TEMPERATURE !
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Bon
36.8°
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Je vais aller prendre mon café. Tranquille.
J'irai travailler à mon manuscrit plus tard.
On est peu de chose.
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*Une dystopie est, à l'image de 1984 de G. Orwell, un récit de fiction qui montre une société imaginaire détestable où le bonheur est impossible. Ce modèle de société est souvent régi par un pouvoir dictatorial, totalitaire, ou par une idéologie néfaste qui empêche les citoyens d'y être libres.
Une dystopie peut aussi se dérouler dans un monde post-apocalyptique...