Le
maître de chant
C'était
le jour de Noël.
Un silence inhabituel régnait dans les jardins et la nature environnante.
Un silence inhabituel régnait dans les jardins et la nature environnante.
Dans
un coin, un petit oiseau aux plumes rouge et or se lamentait
tristement : Lui, le maître de chant, était dans la peine :
Avec sa voix si particulière, il était le seul et unique autorisé à entraîner tous les autres oiseaux et leur donner la note de départ pour leurs trilles et leurs vocalises, à l'origine de la merveilleuse chorale de la nature.
Avec sa voix si particulière, il était le seul et unique autorisé à entraîner tous les autres oiseaux et leur donner la note de départ pour leurs trilles et leurs vocalises, à l'origine de la merveilleuse chorale de la nature.
Seulement,
ce matin-là, peut-être trop de froid, de vent ou de malchance,
notre petit maître de chant avait perdu sa voix !
Il
tourna dans le jardin, en cherchant désespérément à la retrouver.
Il
s'approcha de la mare pour s'inspirer du clapotis de l'eau. Mais
celle-ci était gelée et seul les craquements de la glace parvinrent
à ses oreilles, lui faisant grincer le bec.
Il
décida alors de partir jusqu'à l'océan. On lui avait dit que
là-bas, le flux et le reflux font un doux bruit. Peut-être
pourraient-ils lui redonner sa voix !
Mais arrivé près des falaises, ils constata que les grosses vagues qui se brisaient contre les rochers faisaient un bruit assourdissant.
Je ne retrouverai pas ma voix dans l'eau de l'océan, pensa tristement notre oiseau.
Mais arrivé près des falaises, ils constata que les grosses vagues qui se brisaient contre les rochers faisaient un bruit assourdissant.
Je ne retrouverai pas ma voix dans l'eau de l'océan, pensa tristement notre oiseau.
Il
longea les falaises et parvint au port. Là, il s'approcha d'un grand
trois mats dont les voiles blanches claquaient au vent.
Ce claquement est trop sec, se dit le petit maître de chant, je n'y retrouverai pas ma voix.
Ce claquement est trop sec, se dit le petit maître de chant, je n'y retrouverai pas ma voix.
Il
reprit son voyage, en suivant une voie ferrée. Soudain, Sur les
rails, passa un train qui emmenait des voyageurs faire le tour de la
terre. La locomotive siffla gaiement : tchou ! tchouuuuuuuu !
L'oiseau sentit ses plumes se hérisser.
Oh,
quel son assourdissant ! Jamais je n'ai chanté comme cela !
Il
se laissa porter jusqu'à la grande forêt, mais là, le vent dans
les hauts chênes était trop grave et trop fort, et l'oiseau en eut
mal à la tête.
Ce
n'est pas ainsi que je chante, moi, se dit-il plein de
tristesse.
Désespéré, notre petit maître de chant s'envola et arriva dans un village. Là, au centre de la Place des Fêtes, un grand sapin illuminé de lumières clignotantes et de boules de toutes les couleurs l'accueillit avec ses longues branches qui sentaient bon la résine. A ses pieds, des personnes réunies en une foule joyeuse riaient, parlaient, buvaient des chocolats chauds et mangeaient des gâteaux.
Une délicieuse odeur de biscuits de Noël, aux parfums d'écorces d'oranges et de cannelle monta jusqu'à lui. Il n'en fallut pas plus à notre oiseau affamé pour s'enhardir et descendre de branche en branche, tout près d'un banc où était assis un petit garçon qui dévorait les biscuits avec gourmandise.
Désespéré, notre petit maître de chant s'envola et arriva dans un village. Là, au centre de la Place des Fêtes, un grand sapin illuminé de lumières clignotantes et de boules de toutes les couleurs l'accueillit avec ses longues branches qui sentaient bon la résine. A ses pieds, des personnes réunies en une foule joyeuse riaient, parlaient, buvaient des chocolats chauds et mangeaient des gâteaux.
Une délicieuse odeur de biscuits de Noël, aux parfums d'écorces d'oranges et de cannelle monta jusqu'à lui. Il n'en fallut pas plus à notre oiseau affamé pour s'enhardir et descendre de branche en branche, tout près d'un banc où était assis un petit garçon qui dévorait les biscuits avec gourmandise.
Le
petit garçon s'écria tout à coup:
―
Regarde,
maman, ce bel oiseau qui s'approche de moi. On dirait qu'il veut me
dire quelque chose.―
peut-être, mon
chéri, répondit sa maman, mais il a sûrement faim, aussi, ne
crois-tu pas ?
Alors,
en prenant une voix douce pour ne pas l'effrayer, le petit garçon se
mit à chanter tout en s'approchant doucement de l'oiseau ; il
émietta un peu de ses biscuits et tendant la main, en jeta de petits
morceaux sur le sol. L'oiseau, qui avait voyagé et avait faim,
grignota les miettes en un clin d'oeil.
Une
fois qu'il eût bien mangé, reconnaissant, il alla se poser sur
l'épaule du garçon, comme pour le remercier, curieux d'entendre sa
voix douce et claire qui chantait joliment.
Mais
oui, c'est ça pensa l'oiseau, la voilà ma voix !
Et il ferma les yeux, goûtant les sons merveilleux qui parvenaient jusqu'à lui. Les notes de musique entrèrent une à une sous ses plumes, et tout à coup, son gosier enroué se dérouilla, sa voix s'éclaircit et notre maître de chant se mit à pépier doucement, puis à sortir enfin des vocalises toutes plus belles les unes que les autres.
Et il ferma les yeux, goûtant les sons merveilleux qui parvenaient jusqu'à lui. Les notes de musique entrèrent une à une sous ses plumes, et tout à coup, son gosier enroué se dérouilla, sa voix s'éclaircit et notre maître de chant se mit à pépier doucement, puis à sortir enfin des vocalises toutes plus belles les unes que les autres.
―
Bonjour
bel oiseau de Noël, sourit le petit garçon, ravi de l'entendre
chanter !
C'est ainsi que notre oiseau retrouva sa voix, et qu'il put entraîner tous les oiseaux des jardins et des forêts à chanter, et qu'ainsi, ces derniers purent accompagner tous les enfants du monde dans les jolis chants de Noël.