Chats d'écrivains

Aldous Huxley écrivait "Si vous voulez être écrivain, ayez des chats".




Les écrivains qui vouaient une passion aux chats sont en effet nombreux, de Baudelaire à Zola, en passant par Claudel, Cocteau, Colette, Gautier, Hemingway, Hugo, Kipling, Mallarmé, Malraux, Maupassant, Perrault, Poe, Prévert, George Sand... pour n'évoquer que les plus célèbres.


Tous ces auteurs étaient fascinés par les chats, leur beauté et leur mystère.
Ils leur ont d'ailleurs rendu de nombreux hommages.

Maupassant, qui avait créé une ligue pour la défense des félins, écrivait : "Il circule comme il lui plaît, visite son domaine à son gré, peut se coucher dans tous les lits, tout voir et tout entendre, connaître tous les secrets, toutes les habitudes ou toutes les hontes de la maison. Il est chez lui partout, pouvant entrer partout, l'animal qui passe sans bruit, le silencieux rôdeur, le promeneur nocturne des murs creux.



Lilith, la chatte noire de Stéphane Mallarmé, lui a inspiré ces mots : « Je pense que le chat est nécessaire à un intérieur. Il le complète. C’est lui qui polit les meubles, en arrondit les angles, lui qui donne à l’appartement du mystérieux. Il est bien le dernier bibelot, le couronnement suprême».



Ernest Hemingway avait une passion pour les chats, et hébergeait des dizaines de chats dont la plupart avaient la particularité d'avoir six griffes.
Il les observait avec attention, et a écrit : "Le chat est d'une honnêteté absolue : les êtres humains cachent, pour une raison ou une autre, leurs sentiments. Les chats non."



Théophile Gautier lui aussi adorait les chats. Il a beaucoup écrit à leur propos :  « On dirait que les chats devinent l’idée qui descend du cerveau au bec de la plume et que, allongeant la patte, ils voudraient la saisir au passage ».
ou bien encore :
" Conquérir l'amitié d'un chat est chose difficile. C'est une bête philosophique, rangée, tranquille, tenant à ses habitudes, amie de l'ordre et de la propreté, et qui ne place pas ses affections à l'étourdie: il veut bien être votre ami, si vous en êtes digne, mais non pas votre esclave. Dans sa tendresse il garde son libre arbitre, et il ne fera pas pour vous ce qu'il juge déraisonnable; mais une fois qu'il s'est donné à vous, quelle confiance absolue, quelle fidélité d'affection! "

 

Je ne peux terminer cette chronique sans le merveilleux poème des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire :


De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressé une fois, rien qu'une.


C'est l'esprit familier du lieu;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire;
Peut-être est-il fée, est-il dieu?

Quand mes yeux vers ce chat que j'aime
Tirés comme par un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.




Dans un prochain article, j'évoquerai les chats des écrivains étrangers.

Quoi qu'il en soit, sans me prévaloir du talent des auteurs ci-dessus, il m'est devenu impossible d'écrire sans la présence calme et rassurante d'un chat. Jusqu'à présent, c'était Fanchette, ma douce, ma beauté, qui ronronnait à mes côtés...